L’utilité de l’audit dans les PME

 

La nécessité fondamentale d’assurer des informations financières de qualité est un fait établi de longue date et le rôle de l’audit dans le contexte des marchés des capitaux est bien compris. L’actualité financière a sensibilisé le grand public sur l’importance de l’audit dans le cadre d’affaires à scandale du type Enron. Ces affaires ont contribué au renforcement des législations en matière de contrôle des comptes dans le monde.  En Suisse, une loi sur la surveillance de la révision (LSR) est entrée en vigueur en 2007.

L’audit n’est pas une prérogative réservée aux sociétés de grande taille ou aux sociétés cotées en bourse, bien que la taille influence le type d’audit. La loi, depuis le 1er janvier 2008, émet une  distinction entre les «grandes entreprises» qui sont soumises à un contrôle ordinaire et les «petites entreprises» qui sont, elles, astreintes à un contrôle restreint. La notion de petite entreprise ou d’entreprise privée ne légitime en aucun cas l’absence de besoin de contrôle. Bien au contraire, à taille modeste, les  PME ont un besoin de contrôle accru. En effet, leur mode de  gouvernance unipersonnelle ou familiale, la concentration du  pouvoir qui en résulte et l’absence de contrôle interne documenté ne font que favoriser un certain manque de recul dans l’appréhension des risques.

Mais quelle peut être la valeur ajoutée pour les PME ? Auditer les PME est-ce un apport ou une pure obligation légale ? Une préparation soignée des comptes annuels n’est souvent pas la préoccupation primordiale du chef d’entreprise. Pourtant, l’art. 958 CO explique que l’objectif principal de la présentation des comptes annuels consiste à permettre aux destinataires de se rendre compte aussi exactement que possible de la situation  économique de l’entreprise : «Les comptes doivent présenter la situation économique de façon qu’un tiers puisse s’en faire une opinion fondée». Contrairement aux entreprises cotées en bourse qui se lancent sur le marché des capitaux, les PME qui ont besoin de fonds pour investir et développer leurs activités doivent se financer par apports de fonds propres (investisseurs) ou par des emprunts  bancaires. Or, ceux-ci ont besoins d’informations fiables et peuvent être influencés favorablement lorsqu’il existe un historique d’audit.

C’est là qu’intervient le rôle fondamental de l’auditeur indépendant qui permet d’apporter un regard extérieur sur l’activité de l’entreprise auditée, en particulier en matière de risques. L’audit est donc à la fois un moyen d’amélioration des processus de contrôle interne et un moyen pour influencer de manière positive la confiance des  destinataires des comptes annuels. L’assistance fournie par l’expert réviseur ne se borne pas seulement à l’émission d’une opinion sur les comptes audités, mais par son savoir-faire et ses compétences il est à même de prodiguer des conseils pertinents. Les sociétés qui font l’objet d’un audit indépendant ont tendance à avoir une approche plus professionnelle de la « bonne gouvernance » et du contrôle interne, ainsi elles « surperforment » les entreprises qui ne bénéficie pas d’un audit externe.

L’audit des PME doit aussi être considéré comme un outil d’amélioration continue. Il peut en résulter des axes d’améliorations internes en particulier dans le contexte actuel de complexité organisationnelle accrue, d’une part. Et, d’autre part, des recommandations qui sont favorables à la croissance et à la pérennité de l’entreprise auditée. C’est donc assurément une source de valeur ajoutée.

Yves Reichenbach (août 2015)

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